Night Clinic

Yoru no Shinshatsushitsu, de Obimori Michihiko, 1971, Japon


A quoi servirait de vivre au Japon si on ne profite pas de pouvoir regarder tous les films introuvables japonais qui (assurément) jamais ne sortiront ailleurs dans le monde et jamais ne seront diffusés sur le net ? Voici ce que je me suis dis en voyant cette belle jaquette dans les rayons du Tsutaya (une des grandes chaines de vidéo club du Japon). J'avoue être passée devant plusieurs fois avant de me décider puisque je n'avais aucun moyen de savoir quel genre de film contenait ce boîtier. Mais c'est comme ça le Japon : il arrive toujours un moment où l'on craque devant une belle jaquette...

Je visionne donc le film-mystère non sans une petite excitation due au fait que je ne sais pas à quoi m'attendre.
Le film commence sur une rétrospective sur la sexualité au Japon dans les années 70. On a le droit à de jolies compositions d'images faites de découpages et collages ainsi que de photos défilant rapidement qui annoncent un film ... sexuel ?

Puis, un enchainement de photos nous rapproche du lieu où se déroule l'action et nous présente chaque personnage. Sakaki, travaille dans une clinique où l'on traite les problèmes sexuels de couples. Son propre père en est le directeur. Vient se joindre à la petite famille, un jeune étudiant venu se faire un peu d'argent en aidant. Ce dernier s'implique... un peu trop dans l'étude du domaine semble-t-il et passe ses journées le nez fourré dans des bouquins louches...
Les clients viennent parler de leurs problèmes conjugaux (d'ordre sexuel bien entendu !) à la clinique et c'est aux actions de Sakaki que l'on doit la réussite du traitement. Celle-ci n'hésite pas à intervenir dans les relations pour y apporter du piment ! Nous suivons ainsi les histoires de deux clientes et celle de Sakaki. Elle rencontre un jeune playboy, auteur de roman pornos qui se trouve inspiré par les récits fous (inventés) de la jeune fille. Ils s'éprennnent l'un de l'autre et même s'il échoue aux tests de personnalité de notre héroine obsédée par l'étude psychologique de ses clients, ils finissent par se marier (et oui...le Japon! Terre de contrastes !)

Le scénario n'est pas fascinant et pas aussi sexuel que le laissait présager l'introduction...Mais le film n'est pas dénué de charme pour autant : Night Clinic est un film pop un peu sexy et très amusant pour les yeux : jeux de miroir à foison, cadrages jouant sans cesse sur le décors, pas ou peu de plongée/contre-plongée ; le film se donne un style théâtral : l'histoire, en 3 sketchs, présente les personnages souvent en pieds ou en vue frontale etc...

Les décors sont très travaillés tant du point de vue de leur composition que des éclairages et des couleurs. La scène qui illustre le mieux ce travail est celle qui se déroule chez l'écrivain. Celui-ci vit dans un appartement complètement décoré façon "luxure". Les images parleront mieux que moi de l'amusement avec lequel sont disposés les éléments et les personnages.

En ce qui concerne les éclairages, les scènes à la clinique sont parfaites : chaque consultation étant l'occasion d'immerger le client dans une lumière de couleur.

Il y aurait encore beaucoup à dire sur les techniques dont use le metteur en scène mais qui sait, peut-être aurez-vous l'occasion un jour de le voir ce film.

La Vitre



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